Qu’est-ce qui laissait présager que cet être commun allait devenir en 20 ans, le leader du principal parti d’opposition sur Hénin Beaumont. Enfin, quand je dis leader, tout est relatif. J’aurai plutôt dû employer le terme de « faire valoir », tant la présence, épisodique de Marine Le Pen l'efface par son envergure.
Aux origines :
La genèse de Steeve Briois en politique est avant tout l’œuvre d’un homme et d’un parti : Pierre Darchicourt et la fédération du Parti Socialiste dans le Pas de Calais. Ainsi, en 1989, un obscur héninois décide de créer une section locale du Front National. Plutôt inexpérimenté et sans réels talents, il peine à s’imposer. Dans le paysage politique héninois émerge à cette époque une grande figure d’opposition, respectée et appréciée de la population. Cette personne c’est Jaqueline Hauchart. Elle tend de plus en plus à devenir une personnalité politique de premier plan au grand dam du PS régional et de Pierre Darchicourt, maire d’Hénin Beaumont depuis 1989. Une idée machiavélique, déjà éprouvée en son temps par François Mitterand, germe alors dans la tête de l’édile : aider au développement du Front National local pour affaiblir le réservoir de voix à droite de Mme Hauchart. Le PS n’aura dés lors de cesse d’aider Steeve Briois dans la coulisse afin que le FN puisse prendre un maximum de voix sur l'électorat de droite. En 1995, le résultat escompté par Pierre Darchicourt est au rendez – vous puisqu’il est à nouveau élu Maire de la ville grâce au FN qui a affaiblit sur sa droite la réserve des voix héninoises favorables à Jacqueline Hauchart. Mais cette réélection sans triomphe aura un prix : celui de l’enracinement du FN à Hénin Beaumont.
L’enracinement :
Steeve Briois fortifiera d’année en année, aux prix de moult procédés populistes et autres manipulations dont l’extrême droite a toujours été habile à user. Le premier à payer cet enracinement sera Pierre Darchicourt lui-même. L’arroseur arrosé en quelques sortes. D’élection en élection, Steeve Briois se renforce. Dans le même temps, Mme Hauchart décède brusquement, laissant, depuis lors, la droite sans aucuns leaders charismatique. En 1999, Gérard Dalongeville, ex Directeur de cabinet de Pierre Darchicourt et principal artisan du renforcement du FN sous l’ére Darchicourt, noue des liens secrets avec le FN. Gérard Dalongeville est décidé à faire tomber son ancien gourou. Des liens réguliers se tissent et des rendez vous nocturnes ont lieu. La chose est entendue et en 2001, grâce à nouveau au jeu trouble de Steeve Briois, Gérard Dalongeville est élu maire. Gérard Dalongeville, prend ensuite ses distances avec le FN. Après quelques années il est réintégré dans le giron du PS, ce même parti qui l’avait exclu en 2000. Steeve Briois n’aura alors de cesses d’attaquer son allié d’hier durant toute sa mandature. Bien lui en prend puisque la réelle incompétence du nouveau maire se fait sentir chaque jour de plus en plus sur la population : défaut de service public, augmentation des impôts locaux… Steeve Briois se renforce d’élection en élection jusqu’à atteindre les 30 %. Le FN ne s’y trompe pas. Bien qu’ayant été trahis jadis par Steeve Briois, qui fera alors une petite traversée du désert après son escapade au MNR, Jean Marie Le Pen décide de réintégrer Steeve Briois et lui donne de nouveaux moyens supplémentaires. Hénin Beaumont devient un objectif primordial pour le FN. En proie à des ennuis financiers récurrents, le FN décide de faire d’Hénin Beaumont le piédestal de sa reconquête politique. Les grands moyens sont alors employés : parachutage de Marine Le Pen, acquisition d’un local permanent, irrigation financière constante, arrivée de nervis spécialisés dans le flingage médiathique en tous genres… En 2008, le FN établit un résultat plus qu’honorable derrière Gérard Dalongeville qui est réélu de justesse Maire d’Hénin Beaumont. Des contacts avaient été alors amorcés par le FN avec des responsables de l’Alliance Républicaine, association arrivée troisième de ces élections, composée en majorité d’anciens socialistes opposés à Gérard Dalongeville. La destitution rocambolesque de Gérard Dallongeville en 2009 amène à de nouvelles élections. Le FN termine second avec 49 % au second tour derrière l’Alliance républicaine dont le chef de file, Daniel Duquenne devient Maire d’Hénin Beaumont. La collusion entre le FN et l’AR éclate alors au grand jour : amabilités aux conseils municipaux, cordialités en tous genres… Steeve Briois semble aujourd’hui convaincu que l’AR n’est qu’un mal nécessaire qui ne durera pas et qui pavera de fleurs sa route vers le siège majoral.
Voilà donc la carrière d’un homme qui s’évertue à clamer qu’il n’est pas un professionnel de la politique. Ce florilège plaide malheureusement en sa défaveur. Depuis toujours Mr Briois a pratiqué la politique politicienne en se rapprochant tour à tour de Pierre Darchicourt et du PS, de Gérard Dalongeville, de Daniel Duquenne bref pour faire court, il est avant tout et surtout une créature de
la Fédération socialiste du Pas de Calais. Enfin, et pour finir, nous signalons que nous n’avons toujours pas eu de réponse concernant la question que nous avions posé jadis sur ses moyens de subsistances hors mis sa rétribution mensuelle pour son mandat de Conseiller Régional. Si sa subsistance se résume qu’à cette unique rétribution, la seule dont nous ayons connaissance, on peut alors affirmer que Mr Briois, comme les autres est avant tout et surtout, un professionnel de la politique.
Un professionnel de la politique qui n’hésita pas à fricoter dans l’ombre avec les représentants locaux du PS pour arriver au pouvoir, voilà le véritable portrait de Steeve Briois. Ses électeurs et ceux du PS apprécieront !
Le comité local DLR